Archives de la catégorie : Culture psy

Anorexie et troubles alimentaires: un problème de miroir?

Références: Statistiques Canada: troubles des conduites alimentaires: http://www.statcan.gc.ca/pub/82-619-m/2012004/sections/sectiond-fra.htm Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/anorexie Simon Y. (2007) « Épidémiologie et facteurs de risque psychosociaux dans l’anorexie mentale », in Nutrition clinique et métabolisme 21, pp 137–142 (disponible sur le site du centre Le domaine: http://www.domaine-ulb.be/documents/programmeanorexieboulimie/articles-scientifiques/epidemiologie-facteurs-psychosociaux.pdf) Franko DL, Keel PK, Dorer DJ, Blais MA, Delinsky SS, Eddy KT, Charat V, Renn R, Herzog DB. (2004) « What predicts suicide attempts in women with eating disorders? », Psychological Medicine ; 34:843-853. Fichter MM, Quadflieg N, Hedlund S. (2006) Twelve-year course and outcome predictors of anorexia nervosa. International Journal of Eating Disorders; 39(2):87-100. McCabe, M., & Ricciardelli, L. (2001). Parent, peer and media influences on body image and strategies to both increase and decrease body size among adolescent boys and girls. Adolescence36(142), 225-240. (disponible sur http://dro.deakin.edu.au/eserv/DU:30001199/mccabe-parentpeer-2001.pdf) OMS: « Suicide rates per 100,000 by country, year and sex (Table) » disponible sur http://www.who.int/mental_health/prevention/suicide_rates/en/index.html   Centre de prévention du suicide: http://www.preventionsuicide.be/view/fr/leSuicide/Tousconcernes/chiffres.html]]>

Faut-il être psychologue pour être psychothérapeute?

En 2012, sur un forum professionnel auquel je participe, la question de l’intérêt d’avoir une formation de psychologue (formation universitaire de 5 ans) pour être psychothérapeute fut posée. J’avais répondu à l’époque sur ce forum et copié une partie de cet échange ici. Ce 3 janvier 2016, j’ai édité cet article pour le remettre au goût du jour en intégrant la nouvelle loi sur la pratique de la psychologie clinique et de la psychothérapie. Bien que les exigences légales soient nettement plus claires qu’elles ne l’étaient à l’époque, certaines questions abordées ici restent d’actualité.

Légalement, en Belgique, à ce jour (janvier 2016), le titre de psychothérapeute n’est pas encore protégé, mais l’arrêté royal qui vise à protéger la pratique de la psychologie clinique et de la psychothérapie devrait prendre effet dans le courant du mois de juin si notre chère ministre de la santé ne vient pas rajouter son grain de sable à un dossier qui a mis près de 20 ans à trouver une solution. A ce jour, la pratique du diagnostic clinique en santé mentale et de la psychothérapie, l’art de guérir la souffrance mentale, s’inscrivent dans les pratiques de la médecine (réservée aux médecins donc) ce qui provoque un problème juridique certain, d’autant que ni les psychologues ni les « psychothérapeutes » ne sont considérés comme des professionnels de la santé.

Le psychothérapeute n’étant pas « reconnu » officiellement (alors que de facto il l’est par les médecins et les clients), sa pratique ne peut être remboursée par l’INAMI et la belle réduction du coût de la sécurité sociale que cela pourrait engendrer (en augmentant l’utilisation des psychothérapies à la place des médicaments) ne peut être mise en place. Un casse-tête institutionnel qui est compliqué par des disparités nord-sud qui sont plutôt le reflet de différences de modèles théoriques que de problèmes linguistiques. La loi du 4 avril 2014 (dite loi Muylle) définit désormais des conditions claires pour l’exercice de la psychologie clinique ainsi que pour l’obtention d’une habilitation à la pratique de la psychothérapie. Cette dernière étant subordonnée à une formation supérieure de type court (graduat ou bachelor) en psychologie, soins infirmiers ou assistantes sociales (il y a un peu plus de formations reconnues que celles-là) ainsi que d’un cursus en psychopathologie et une formation dans l’une des quatre orientations reconnues par le conseil supérieur de la santé (Systémique, cognitivo-comportementale, centrée sur la personne et psychodynamique). Notez que la psychanalyse à réussi à ne pas se faire considérer comme une pratique psychothérapeutique (ce qui a du sens vu le manque de preuve scientifique de l’efficacité de la psychanalyse classique). Notez aussi qu’il y a une différence entre la psychanalyse classique (couché sur le divan, 3 à 5 séances par semaines pendant plusieurs années) et les pratiques psychodynamiques qui s’inspirent de la psychanalyse au départ, mais ont évolué vers une approche plus pragmatique et plus courte. Pour en revenir à la loi Muylle, elle n’est pas parfaite, mais permet déjà de mettre un peu d’ordre dans un secteur qui est malheureusement gangrené par quelques charlatans qui jettent le discrédit sur l’ensemble de la profession. Néanmoins le débat est toujours en cours et chacun vient avec son dogme, réfutant le point de vue de l’autre, désirant conserver une autonomie voire une hégémonie sur le secteur et bloquant ainsi l’avancement du processus, au détriment des clients, des personnes en souffrance, bien sûr.

Comme souvent, le débat est en fait une lutte de pouvoir. Cependant il y a de réelles questions qui se posent et qui devront trouver réponse à l’avenir pour le bien des clients (ou patients, selon l’école). Ces questions sont probablement plus philosophiques que politiques, mais pas sans incidence sur cette dernière. Voici une copie de mon intervention sur le forum dont je faisais mention au début de cet article. Malgré le temps qui a passé depuis lors (bientôt 4 ans), ces questions me semblent toujours pertinentes. Si quelqu’un veut y apporter son éclairage, il est évidemment le bienvenu.

Voici déjà la question posée: « Selon vous, quelle est l’importance de la formation de psychologue dans le cadre de l’accompagnement ? Thérapeute psy ou non-psy – coach psy ou non-psy ? Quelle est la valeur ajoutée du diplôme de psychologue dans ces activités (c.-à-d. coaching et thérapie) ? Est-ce nécessaire ? »

Suivi de ma réponse: « C’est une question que je me pose depuis bien longtemps et je n’ai pas (encore) une réponse bien arrêtée sur le sujet, mais j’ai déjà quelques éléments de réponse. La formation universitaire de psychologue (clinicien ou non) ne vise pas à former des psychothérapeutes, mais bien des « chercheurs » en psychologie (qui est l’étude scientifique du psychisme, du fonctionnement cognitif et des comportements).  Les formations privées ou universitaires en psychothérapies forment à un (parfois, mais rarement des) modèle(s) et des techniques qui y sont liés et à superviser les « étudiants » dans leurs pratiques de ces techniques (je ne m’étendrai pas sur le coût de ces formations et sur le lobby que font certaines, pour ne pas dire toutes les plus importantes ou les mieux représentées – ça tient presque des sectes ou des mafias parfois).  Les études scientifiques sur l’efficacité des psychothérapies (faites par des psychologues, dont une grande majorité, de par leurs formations, sont influencées par un modèle ou un autre, il peut donc y avoir des biais dans ces études, mais certains chercheurs en tiennent compte, heureusement) semblent indiquer que la technique, le modèle thérapeutique utilisé, compte pour moins de 15% dans les facteurs de succès d’une psychothérapie. Le reste étant des facteurs principalement liés à la capacité du psychologue à l’empathie, à créer du lien, à croire en son patient, à être « présent » dans la relation. Ces « qualités » du psychologue ne sont pas développées par un apprentissage théorique, mais bien par une pratique répétée, des expériences de vie, un travail sur soi-même. Notez que ces pratiques et expériences ne sont pas l’apanage de la psychothérapie ou du cadre thérapeutique et aussi que tout le monde ne part pas du même niveau.

De par leur environnement, leur chemin de vie, leur acquis et l’inné, certaines personnes ont « naturellement » développé ces qualités (ou certaines) sans devoir suivre de formation (si ce n’est celle de la vie et de la relation à autrui).  De plus, une approche « intégrée » (utilisant les différents modèles) semble plus efficace (et certaines études indiquent que près de 80% des psychologues psychothérapeutes utilisent un mélange de techniques et de modèles dans leur pratique), mais les formations de ce type (intégrées) sont peu fréquentes.

Notons aussi que selon certaines études, certains modèles sont plus efficaces pour traiter certains types de problématique (pour ma part j’ai rarement rencontré de clients avec un seul type de problème et avec lequel je ne pouvais pas faire une interprétation multiple des « symptômes » ou des comportements observés et des causes probables).

Moins scientifiquement, plus au niveau « philosophique », je me demande si j’ai été un moins bon psy (il faudrait encore définir ce que c’est) au début de ma carrière, avant que je ne suive toute une série de formations que maintenant, ou que demain (ou plus tard)? Quand aurais-je dû commencer à pratiquer, si ce fut le cas?  On peut donc se poser la question de l’adéquation de formations que se concentre sur des apprentissages « techniques » (qui comptent pour 15% du résultat) et négligent ou minimise le développement des qualités personnelles.  On peut donc se demander si il faut laisser faire les praticiens de modèles farfelus qui ne sont efficaces que de par les facteurs interpersonnels (mais c’est déjà énorme), mais qui peuvent aussi s’avérer tout à fait inefficaces? Étant un pragmatique, je me demande aussi si on peut faire n’importe quoi au nom de l’efficacité. Je m’explique: si j’utilise une technique X qui fonctionne parce qu’elle utilise les facteurs d’efficacité d’une technique Y, mais entourée d’un emballage différent (un peu comme les tours de magie), est-ce que c’est éthique, sachant que l’efficacité est quasi identique, mais que 80% de ma technique n’est pas nécessaire pour être efficace, mais elle donne un côté magique (ou vendeur, ou qui correspond mieux aux croyances de mes clients)?  Et quant à l’utilité des formations de psychologues? Je n’ai pas encore trouvé beaucoup de non-psychologues qui se posent les questions ci-dessus, qui essaient de tenir compte des facteurs anthropologiques, neurologiques, sociologiques, éthiques, etc. La formation n’est pas suffisante pour être psychothérapeutes, mais elle me semble bien être un (strict) minimum pour faire ce métier.  Comme le disait un de mes professeurs, le psychologue est un chercheur face à chacun de ses patients, il doit remettre le modèle en question en permanence et ne pas essayer de valider le modèle à tout prix. Je pense néanmoins qu’on a encore du pain sur la planche pour se remettre en cause. Il y a encore énormément de dogmes enseignés dans nos formations universitaires. Un peu plus de philosophies des sciences ne nous feraient pas de tort.  La psychologie (et la psychothérapie) n’est pas une science exacte, mais cela ne l’empêche pas d’être une science. Il ne faut pas oublier cependant qu’une science n’est pas un ensemble de savoir, mais bien une méthode, un principe de remise en question permanente et d’examen des faits en faisant abstraction des croyances et des dogmes. »

Sur cela, Égide Altenloh qui a lancé la question répond: « ..À mon sens, la formation de psychologue permet de donner un semblant de garantie que la personne qui l’a suivi a un peu de recul critique par rapport au(x) modèle(s) théorique(s) au(x)quel(s) elle se réfère et s’intéresse en partie à ce que raconte les recherches sur l’efficacité des thérapies et intègre les résultats dans une réflexion de sa pratique, voir une remise en question de celle-ci.  Il faut particulièrement faire attention aux formations privées (je le sais, j’en donne 😉 ). On y trouve de tout : je vous renvoie au scandale de 2007 où un institut de formation en « thérapie de l’âme », dirigé par une personne enregistrée comme « homme de ménage », a défrayé la chronique.  A mon sens, les risques de tomber sur un manipulateur intégriste voir religieux (ou scientiste) sont réduits quand le thérapeute/formateur a une formation de psychologue. Cette opinion n’engage que moi bien entendu 🙂 »   ce qui amène le complément de réponse de ma part que voici: « Risques réduits, mais loin d’être inexistant, malheureusement. Et j’ai plus d’un exemple en tête. Quand je vois un Astrologue-psychologue (je prend l’exemple parmi tant d’autres), je me demande si c’est un désir de s’inscrire dans les croyances du patient (comme peut le faire l’ethnopsychiatrie) ou simplement d’utiliser les croyances pour se faire un peu plus d’argent. C’est juste une question. Il me semble qu’on flirte avec les pseudosciences et la manipulation (bien que les psychothérapeutes peuvent aussi utiliser la manipulation pour aider leurs patients à s’engager dans un changement). La question est finalement: en quoi cette manipulation améliore la vie de mon client et respecte-t-elle son libre arbitre, sa liberté individuelle.  Bon, je m’égare (mais ça reste dans le sujet: le questionnement scientifique et a-dogmatique de sa pratique que la formation du psychologue doit – idéalement – lui avoir inculqué)« . Comme vous pouvez le voir, la question est loin d’être simple et je n’ai fait que de donner un résumé de quelques points qui rentrent en compte (ne parlons pas du point de vue économique et des risques sectaires).   Quelques références et articles intéressants sur le sujet:

Sexualité et enfance, du normal à l'abus

http://www.lebaronperche.org/ Le site de l’association française « le monde à travers un regard » fournit quelques guides ainsi que des références de bandes dessinées sur le sujet et destinées aux enfants. Vous pouvez aller directement dans la section « documents à télécharger » ou « médiathèque » puis « histoires ». Sur l’excellent site de Yapaka (http://www.yapaka.be), de la fédération wallonie-Bruxelles, la page « Parler sexe avec les enfants » (http://www.yapaka.be/content/parler-sexe-avec-les-enfants) offre deux documents, un premier se voulant un temps d’arrêt pour penser les raisons et la manière de parler aux enfants de sexualité, avec toutes les conséquences, positives et négatives que cela peut avoir. Le second est un guide pédagogique expliquant comment bien traiter de sexualité avec les enfants. Celui-ci explique déjà la sexualité enfantine aux parents et renseigne aussi des livres, des guides, des vidéos et des BD destinés aux enfants, aux parents et aux professionnels. Dans le genre Bande Dessinée, je vous conseille aussi les ouvrages suivant (repris aussi d’ailleurs dans certaines ressources mentionnées ci-avant) : – Un des 4 tomes de « L’encyclo de la vie sexuelle » (dont les deux premiers tomes sont en BD, pour les 4-6 ans et les 7-9 ans) – « Le guide du zizi sexuel » de Hélène Bruller et Zep, pour les pré-adolescents: – « Lili ne veut plus se montrer toute nue » de Dominique de Saint Mars et de Jérôme Bloch, pour les pré-adolescentes ]]>

Pleine conscience pour les enfants

Calme et attentif comme une grenouille : La méditation pour les enfants… avec leurs parents » est un outil formidable pour vous y aider. Le livre est clair, abordable et vous explique comment amener vos enfants (dès 5 ans selon Eline Snel mais j’ai esssayé avec un enfant de 3 ans et demi avec qui cela fonctionne déjà très bien) à pratiquer la pleine conscience. Un CD d’exercice avec la belle voix de conte de fée de Sara Giraudeau est joint au livre. Vous en trouverez un petit extrait, ci-dessous. « Calme et attentif comme une grenouille : La méditation pour les enfants… avec leurs parents » de Eline Snel Broché: 132 pages Editeur : ARENES EDITIONS (15 mars 2012) Collection : PSYCHOLOGIE Langue : Français ISBN-10: 2352041910 [amazon asin=2352041910&text=Ce livre et CD sur amazon.fr]  ]]>

Réduire les enfants à une identité de surdoué génère des effets catastrophiques

Cliquez-ici J’en profite pour vous rappeler le très bon livre qu’elle a dirigé en 2010, paru au Presses Universitaires de Rennes: « Aider les enfants à haut-potentiel en difficulté » Editeur : PU Rennes (19 août 2010) Collection : Essais ISBN: 2753511705 [amazon asin=2753511705&text=Ce livre sur amazon.fr]]]>

Cultiver l'étonnement.

chaque soir, notez au moins 5 choses, petites ou grandes,pour lesquelles vous vous sentez reconnaissant. Cet exercice peut se faire en famille, avec vos enfant, votre partenaire. Qu’est-ce qui vous a plu? Qu’est-ce qui (ou qui) vous a fait sourire? Qu’est-ce qui vous a appris quelque chose? Qu’est-ce qui vous a amené du bonheur aujourd’hui? Cette petite routine, dont les recherches de Emmons et McCullough montrent qu’elle est bénéfique sur bien des aspects, nous rappelle l’importance du Merci, ce mot simple que nous avons parfois tendance à sous-employer. Pourtant, ce n’est probablement pas par ingratitude mais bien plus par habitude, par manque d’étonnement. Nous ne nous rendons plus compte de ces petites choses, de ces petits gestes qui font tant de bien. Finalement, le scientifique et le philosophe questionnent le quotidien. Le premier essaie de comprendre le comment, le second s’étonne de celui-ci. Nous aussi, nous pouvons adopter cette démarche et nous étonner du quotidien, surtout de celui que nous côtoyons chaque jour et qui peine parfois à nous toucher, à nous émouvoir. On devient peut-être insensible aux horreurs de ce monde, gavé par les médias d’images et de terribles nouvelles mais nous devenons aussi parfois insensible à la beauté d’un soleil qui se lève, d’une belle nuit étoilée, du sourire d’un enfant, de la douceur d’un baiser, de la saveur d’un repas ou de la tendresse d’une caresse. Il y a tant de petites choses auxquelles nous ne faisons plus (assez) attention. C’est probablement aussi en l’entrainement de cette attention que la méditation de la pleine conscience contribue à améliorer notre quotidien. C’est parfois aussi le travail du psychologue de vous aider à relever ces petits détails, à prendre le temps de les noter. Indignez-vous dit Stéphane Hessel, étonnez-vous et dites merci ai-je envie de vous écrire. Votre gratitude, vos merci sont comme des chaudoudoux; vous pouvez en distribuer autant que vous voulez, vous en aurez toujours en suffisance et vous recevrez toujours plus, in fine, que ce que vous donnerez. Merci de vous faire du bien et aux autres aussi!]]>

Tous des génies

Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » (Albert Einstein) Provenant d’un personnage symbolisant le génie humain, cette citation semble plus acceptable que si elle venait du « commun des mortels ». Néanmoins, il ne me semble pas que cette pensée soit partagée par un grand nombre de personnes, y compris dans la communauté scientifique. Elle est acceptée fort souvent, et le modèle des intelligence multiple de Gardner y a probablement fortement contribué, mais elle ne me semble pas intégrée tant il est encore fréquent d’entendre cité des exemples de hauts-potentiels intellectuels comme représentants ou images prototypiques de la douance. Pourtant, on peut difficilement contester le génie (et j’emploie volontairement le terme à la place des termes « hauts-potentiels », vu qu’il me semble que le potentiel est pleinement réalisé) de personnages tels Mozart, Magritte, Picasso, Pietragalla, Rodin ou Desproges. Il est vrai que ces formes d’expressions de l’intelligence sont complexes, subjectives et difficiles à quantifier. N’oublions pas qu’actuellement, la notion de haut-potentiel se base principalement sur une notion statistique considérant les personnes d’une population qui sont les plus performant dans certains domaines, et généralement, les 2,2% qui se situent au-delà de deux écart-type par rapport à la moyenne sur une courbe gaussienne. Dès lors, il me semble difficile de classer des prestations artistiques ou humoristiques et d’identifier les hauts-potentiels dans ces domaines. Ça semble possible pour l’intelligence musicale, plus difficile pour le visuo-spatial (bien qu’il y a des tests existants) et franchement complexe pour l’humour, l’expression corporelle ou les arts plastiques. Si on glisse vers les performances sportives, la notion de haut-potentiel devient encore plus difficile à objectiver. Pourtant, ils sont nombreux dans le monde à voir du génie dans les performances de Bubka, Beckham, Pelé, Clijsters, Valera, Tissier, Popov et autres. D’ailleurs, ces sportifs et/ou combattants utilisent des capacités intellectuelles qui sont mesurables individuellement mais qui ne s’expriment à leur paroxysme que lorsqu’elles sont combinées à leur créativité, leur psychomotricité voire encore d’autres « potentialité ». Bien sûr, comme le modèle de la douance et du talent de Françoys Gagné le souligne, le don n’est pas suffisant, il faut qu’il puisse se développer dans un cadre propice et avec le travail ou l’entrainement nécessaire. Tous les êtres doués ne seront pas talentueux, comme semble l’indiquer une des études réalisée par Lewis Terman, l’inventeur du QI (qui était encore à l’époque le résultat du rapport entre l’âge mental et l’âge réel de la personne, tout un programme), dans le courant des années 1920. Si l’on veut pousser la réflexion vers l’absurde, on peut se demander ce qu’il en serait si nous devions considérer la performance à certains jeux vidéo, au poker, à la construction de châteaux de sable, de maquettes en allumettes ou je ne sais encore quoi d’autre comme critères de mesure d’un potentiel? Bien sûr nous retrouverions une série de processus cognitif qui sont de mieux en mieux isolés par les neuro-cognitivistes et nous retrouverions probablement des capacités élevées dans d’autres domaines, les potentiels dans les différentes formes d’intelligence étant sous-tendus par un facteur commun (appelé facteur G) qui semble être plus ou moins présent (important) selon les processus cognitifs impliqués. On peut quantifier la performance de certains processus cognitifs isolés ou en groupes et ainsi identifier les personnes qui présentent des performances supérieures hors-normes, que nous appellerons les hauts-potentiels. C’est ce que permettent, en partie du moins, des tests comme ceux proposés par Wechsler, le WAIS ou le WISC. Cependant, nous n’avons probablement pas encore identifié et/ou quantifié tous les processus cognitifs à l’œuvre dans cette magnifique machine qu’est notre cerveau. Les critères actuellement utilisés pour « identifier » les hauts-potentiels ne sont donc pas exhaustifs. En soit, on peut d’ailleurs se demander qu’elle est la nécessité d’identifier toutes les formes de haut-potentiel. Il y a là de vraies questions d’ordre philosophique et politique. Les tests de performances intellectuelles comme les échelles de Wechsler trouvent leur utilité dans l’analyse plus ou moins fine qu’ils fournissent quant au fonctionnement intellectuel / cognitif de l’individu et donc, de là, la capacité de discerner les causes de problèmes d’apprentissage scolaire ou de fonctionnement intellectuel. En dehors de cela, l’utilisation de ces tests pour discriminer une population, voire pour la stigmatiser, me semble hautement discutable et sujet à un questionnement éthique, et ce, que ce soit pour le haut-potentiel ou pour les déficiences intellectuelles. C’est d’autant plus questionnable qu’il arrive fréquemment qu’on utilise le haut-potentiel pour expliquer certaines caractéristiques émotionnelles et sociales de ces individus. Hors, ces caractéristiques ne leurs sont pas réservées et ne sont pas systématiquement présente. La diversité des types de personnalité que l’on retrouve parmi les hauts-potentiels est probablement aussi grande que dans le reste de la population. Il est cependant vrai que certaines caractéristiques sont plus fréquentes parmi les HP que d’autres (perfectionnisme, hypersensibilité, sens aigu de la justice, etc.). Elles ne sont cependant pas systématiquement présentes, faut-il le rappeler, et une investigation de la personnalité est la seule façon d’évaluer ces caractéristiques, tout comme pour le reste de la population. Le haut-potentiel intellectuel est une caractéristique qui ne définit pas la personnalité même si elle peut l’influencer. Il est donc nécessaire de laisser les stéréotypes de côté et de considérer les personnes à haut-potentiel dans leur individualité et leurs spécificités « hors normes ». ]]>

Les 5 phases du deuil

  • Le déni: « ce n’est pas possible. Ils ont du se tromper »;
  • la colère: elle peut être dirigée vers autrui ou vers soi même et peut aussi prendre des formes très variées;
  • la négociation: La personne peut, par exemple, négocier avec le dieu auquel elle croit ou avec sa compagne avec qui elle vient de rompre (« on peut rester amis? »)
  • la dépression: cette phase indique que la personne à commencé à accepter la réalité. Il est normal à ce stade de ressentir de la tristesse, des regrets, de la peur, de l’incertitude, etc.
  • l’acceptation: la personne arrive à prendre du recul, à relativiser, objectiver, à accepter ses émotions sans être submergé.
  • (basé sur le cycle du deuil de Elisabeth Kübler-Ross disponible sur http://www.ekrfoundation.org)]]>