Il y a beaucoup d’informations qui circulent sur le TDA/H, certaines validées scientifiquement, d’autres bien plus farfelues. Certains y croient, d’autres pensent que c’est un complot du lobby pharmaceutique ou une maladie inventée. En 2021, la fédération internationale du TDAH à publié un article reprenant le consensus scientifique actuel sur le TDA/H sur base d’études scientifiques respectant des standards élevés. Voici le résumé de ce document (dont vous pouvez trouver l’intégralité ici: https://doi.org/10.1016/j.neubiorev.2021.01.022 ):
D’abord, les 5 points principaux:
- Le TDAH touche 5,9% des jeunes et 2,5% des adultes.
- La plupart des cas de TDAH sont le résultat des effets combinés de nombreux risques génétiques et environnementaux.
- De petites différences existent entre les cerveaux des personnes avec et sans TDAH.
- Sans traitement, le TDAH peut entraîner de nombreuses conséquences défavorables.
- Le TDAH coûte à la société des centaines de milliards de dollars chaque année, dans le monde entier.
Ensuite, le résumé des 208 points de consensus établis par les 79 experts y participant:
- Le syndrome connu aujourd’hui sous le nom de TDAH est décrit dans la littérature médicale depuis 1775.
- Lorsqu’il est effectué par un clinicien formé, le diagnostic de TDAH est bien défini et valide à tous les âges, même en présence d’autres troubles psychiatriques, ce qui est courant.
- Le TDAH est plus fréquent chez les hommes et survient chez 5,9 % des jeunes et 2,5 % chez les adultes. Il a été décrit dans des études menées en Europe, en Scandinavie, en Australie, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord.
- Le TDAH est rarement causé par un seul facteur de risque génétique ou environnemental ; la plupart des cas de TDAH sont le résultat des effets combinés de nombreux risques génétiques et environnementaux ayant chacun un effet très faible.
- Les personnes avec TDAH montrent souvent des performances altérées dans les tests psychologiques du fonctionnement cérébral, mais ces tests ne peuvent pas être utilisés pour diagnostiquer le TDAH.
- Les études de neuro-imagerie trouvent de petites différences dans la structure et le fonctionnement du cerveau entre personnes avec TDAH et celles sans TDAH. Ces différences ne peuvent pas être utilisées pour diagnostiquer le TDAH.
- Les personnes atteintes de TDAH sont plus à risque d’obésité, d’asthme, d’allergies, de diabète sucré, d’hypertension artérielle, de troubles du sommeil, de psoriasis, d’épilepsie, d’infections sexuellement transmissibles, d’anomalies de l’oeil, de trouble immunitaires et de troubles métaboliques.
- Les personnes avec TDAH courent un risque accru de mauvaise qualité de vie, de troubles liés à la consommation de substances, de blessures accidentelles, de sous-performance scolaire, de chômage, de troubles liés aux jeux de hasard, de grossesse chez les chez les adolescentes, de difficultés à se socialiser, de délinquance, de suicide et de décès prématuré.
- Des études sur le poids économique montrent que le TDAH coûte à la société des centaines de milliards de dollars chaque année, dans le monde entier.
- Les autorités de santé du monde entier ont reconnu que plusieurs médicaments sont sûrs et efficaces pour réduire les symptômes du TDAH, comme le montrent les essais cliniques randomisés contrôlés.
- Les traitements médicamenteux du TDAH réduisent les blessures accidentelles, les lésions cérébrales traumatiques, les abus de substances, le tabagisme, la sous-performance scolaire, les fractures osseuses, les infections sexuellement transmises, la dépression, le suicide, l’activité criminelle et la grossesse chez les adolescentes.
- Les effets indésirables des médicaments contre le TDAH sont généralement bénins et peuvent être réglés en changeant la dose ou le médicament.
- Les médicaments stimulants pour le TDAH sont plus efficaces que les médicaments non stimulants, mais sont également plus susceptibles d’être détournés, mal utilisés et utilisés de façon abusive.
- Les traitements non médicamenteux du TDAH sont moins efficaces que les traitements médicamenteux pour les symptômes du TDAH mais sont souvent utiles pour les problèmes qui subsistent après l’optimisation du traitement médicamenteux.
Comme vous pouvez le lire, c’est un trouble qui a dés conséquences non négligeables et dont le traitement, même médicamenteux, présente très peu d’effet négatif. La balance risque / bénéfice est très largement en faveur du traitement.