Remboursement des psychothérapies: une belle économie en perspective!

Analyses épidémiologiques et socio-économiques de la situation des psychothérapies en France, en vue de propositions sur les politiques de remboursement des psychothérapies« . Cette thèse (que vous pouvez trouver en version intégrale sur le site de l’université Paris Descartes) avait comme objectif d’analyser les données épidémiologiques de la santé mentale en France et d’estimer le rapport coût-bénéfice d’un remboursement des psychothérapies (non-médicamenteuses) effectuées par des psychothérapeutes (titre reconnu depuis peu en France qui n’est attribué qu’aux médecins, psychologues et à certains psychanalystes ayant suivi une solide formation complémentaire). En se basant sur les chiffres du programme IAPT (Improving Access for Psychological Therapies) en Angleterre et Better access to mental health careen Australie, et en tenant compte du coût moyen d’une psychothérapie en France à l’heure actuelle et de différents scénarios (jouant entre-autres sur les taux de remboursement qui pourraient être pratiqués et le pourcentage de personnes consultant un psychiatre qui accepteraient de consulter un psychothérapeute), Dezetter a extrapolé les dépenses que ces mesures engendreraient pour la sécurité sociale et les économies qu’elles lui rapporteraient. Voici un petit extrait parlant du résumé de la thèse: « Pour le suivi moyen de 10 séances (troubles anxieux) à 18 séances (dépression majeure), le coût de la prise en charge psychothérapeutique annuelle s’élèverait à 514 millions d’euros, dont 308M€ pour le régime obligatoire, pour traiter 1,033 million de français, soit 2,3% de la population. L’estimation des coûts directs et indirects induits par les troubles de santé mentale courants et évitables après le suivi psychothérapeutique fait apparaître que pour 1€ investi dans le traitement psychothérapeutique, le ratio coût-bénéfice s’élèverait, selon la symptomatologie, entre 1,14€ et 1,95€ épargnés à la collectivité. » En France, ces 514 millions d’Euros d’investissement pourraient donc rapporter près d’un milliard à la collectivité. Rapporté à la Belgique, d’une simple règle de trois, on peut supposer qu’un investissement de 100 millions d’Euros pourrait en rapporter plus de 200, toutes choses étant égales (ce qui n’est bien sûr pas le cas). Néanmoins, ça vaut la peine de se pencher sur la question (ce que le SPF santé et la ministre font, vu que ce sont eux qui ont communiqué ces chiffres récemment lors d’un colloque sur la collaboration entre médecins généralistes et psychologues). Le pas le plus compliqué à franchir reste à définir ce que sont les psychothérapeutes reconnus en Belgique. Et là, malheureusement, de nombreux lobbys bloquent le processus depuis près d’une vingtaine d’année.]]>

Publié par Emmanuel Nicaise

Master en psychologie clinique et psychopathologie de l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Psychologue clinicien agréé par l'INAMI et la commission des psychologues. Psychothérapie brève et thérapies cognitivo-comportementales. Travaille avec enfants, adolescents et adultes. Doctorant en psychologie à l'ULB. Sujets d'intérêts: psychologie de la cyber sécurité, vigilance, confiance, haut-potentiel intellectuel, influence des nouvelles technologies sur le développement des enfants, psychologie des émotions, psychologie du risque.

Laisser un commentaire