Archives de la catégorie : Articles scientifiques

Ensemble d’articles scientifiques sur divers sujets

Un fond d’écran « nature » pour mieux déstresser?

Afficher une photographie d’un paysage vert, naturel, sur notre fond d’écran, sur notre téléphone ou sur les écrans d’information interne des entreprises pourrait-il nous aider à dé-stresser? Plusieurs études (voir Berto R., 2014 pour une revue de la littérature sur le sujet) ont montré ces dernières années que le fait d’être exposé à la nature (une ballade dans un parc, en forêt ou dans un environnement majoritairement naturel) contribue à nous aider à récupérer plus rapidement notre capacité attentionnelle et à diminuer notre niveau de stress. Il n’était cependant pas encore tout à fait clair si cet effet est dû à la pratique de l’exercice physique, au bon air respiré, à la lumière, à la simple vision de la couleur verte, d’arbres ou à une combinaison de ces facteurs.

nature-arbre

Fin 2015, Magdalena M.H.E. van den Berg et al. publiaient les résultats d’une expérience qui pourrait déjà nous éclairer un peu plus sur le sujet. Dans cette étude, van den Berg et ses collègues ont exposé successivement 46 étudiants à une épreuve stressante (une épreuve d’arithmétique connue pour générer du stress chez les participants) puis à des photographies de bâtiments et de rues ou de parc avec de la verdure et des arbres (chaque étudiant étant passé par les deux situations). Les étudiants portaient un appareil permettant de mesurer leur activité cardiaque (ECG, électrocardiogrammes et ICG, Impedance CardioGraphy), utilisé pour mesurer différents paramètres dont l’Arythmie Sinusoïdale Respiratoire (RSA en Anglais) qui est un des indicateurs de l’activation du système para-sympathique, activation qui indique elle-même un passage vers un mode de repos et de calme pour le corps. Pour simplifier, la mesure du RSA permet de savoir si le sujet est en train de se calmer ou de s’énerver.

Les résultats de l’analyse des mesures semblent indiquer que le fait de regarder des photographies de zones naturelles plutôt que construites nous permet de récupérer plus rapidement (après avoir regarder ces photographies) que si nous regardons des photographies de bâtiments. Cependant, cette exposition à des clichés de nature ne protège pas, a priori, contre l’émergence du stress et ne dé-stresse pas sur le moment. L’activité para-sympathique est améliorée après avoir regardé les photographies (mais il est possible que cela se passe aussi durant la période d’exposition si celle-ci dure plus longtemps que les quelques secondes ou minutes d’exposition de l’expérience. Conclusion, gardez quelques photographies de nature sur votre ordinateur ou votre téléphone, cela peut toujours vous aider, après une réunion difficile ou une activité stressante, à retrouver un peu de calme et à récupérer. Ou, si vous avez la chance de travailler dans ou près d’une zone verte, sortez faire une petite ballade.

Photo d'arbre par Reza Shayestehpour

Le sport, traitement le plus efficace contre la dépression?

Notre bien-être passe donc par ces différentes choses: Une alimentation saine, une activité physique raisonnable et respectueuse de notre corps, du repos en suffisance, une bonne santé, des relations harmonieuses avec nos amis, du partage et des échanges, un sentiment de sécurité, un sens à nos actions et à notre vie. Non pas une de ces choses là mais bien toutes ces choses là, en même temps, dans un équilibre qui nous est propre. Nous couvrons donc ici bien des domaines de recherches et d’activités: Biologie, médecine, nutrition, cuisine, sociologie, psychologie, politique, kinésithérapie, philosophie, spiritualité, etc.

Donc, quand vous allez chez un psychologue clinicien, il va vous écouter, essayer de comprendre les difficultés que vous rencontrez, de voir quels sont les facteurs qui créent et qui entretiennent ces difficultés, ces souffrances et vous aider, tant que possible, à y faire face. Néanmoins, il ne peut pas faire son métier correctement s’il ne vous dit pas que vous avez besoin de tout cela en même temps.

En 1979, Greist, Klein et al. étudiaient l’efficacité de la pratique de la course à pied comme traitement contre la dépression, mentionnant le peu d’études sur le lien entre sport et traitement de la dépression. En 1987, Doyne, Ossip-Klein et al. comparaient l’efficacité de la course à pied et de la musculation aux haltères comme traitement de la dépression. En 1993, Byrne et Byrne faisaient une revue de la littérature sur l’effet de l’exercice physique sur la dépression et notre humeur, montrant que des effets étaient montrés mais que des problèmes méthodologiques existaient.

Depuis lors, des centaines de recherches ont été menées et la controverse ne semble toujours pas levée. Pourtant, à choisir entre les traitements médicamenteux, qui ne portent pas moins à controverse, et la pratique du sport, il me semble évident que cette dernière présente nettement plus de bénéfices secondaires au traitement de la maladie mentale que la prise de médicaments, sans avoir de très nombreux effets négatifs (si l’on pratique raisonnablement et dans le respect de son corps, j’entends) que pour que le principe de précaution ne nous fasse choisir de promouvoir plus le sport que les antidépresseurs. D’autant plus que le sport apporte bien d’autres avantages à notre santé, notre condition physique et nos performances cognitives (voir l’article ‘mens sana in copore sano‘ pour plus de détails sur ce sujet).

Très récemment, en 2016, Schuch, Vancampfort, Rosenbaum et al. ont publié une méta-analyse (une analyse des données de plusieurs études précédentes) d’études aléatoire contrôlées (RCT – Randomize Controlled Trials) portant sur 25 études rassemblant au total 1487 adultes. D’après leur étude, la pratique d’exercices en aérobie (en endurance donc) présente des effets significatifs d’amélioration, d’autant plus, semble-t’il, s’ils sont encadrés pas des entraîneurs professionnels ou des professionnels de la santé. Ces effets sont aussi valable pour les dépressions majeures et dépassent largement ceux que l’on exige des médicaments antidépresseurs pour être acceptés sur le marché. Schuch et al. soulignent aussi l’important biais qui existe au niveau des publications scientifiques sur le sujet, celle-ci étant nettement moins souvent publiées que celles sur les psychothérapies ou les traitements médicamenteux.

Conclusion, il est important de prendre soin de soi en pratiquant une activité physique modérée pour éviter de dépenser son argent en pilules multicolores ou de venir voir un psy, et comme je l’écrivais déjà il y a près de 3 ans, il est tout aussi important de se faire plaisir. Enjoy your life.

La méditation réduirait les inflammations… et donc la dépression?

Une étude de 2016 de l’université de Carnegie-Melon (Creswell JD & al.) à mesuré une diminution de l’Interleukin-6, une citokine (une protéine servant de messager dans le corps) impliquée dans le processus inflammatoire, chez des adultes en recherche d’emploi en état de stress.

Cette diminution mesurée chez les participants ayant suivi un stage intensif de trois jours de méditation (dans ce cas-ci plus précisément des pratiquants suivant un programme MBSR – Mindfulness Based Stress Reduction) est comparée aux mesures sur un groupe contrôle ayant suivi trois jours de formation aux techniques de relaxation. En plus d’une diminution de l’Interleukin-6, une amélioration de la connectivité des zones du cerveau impliquées dans le réseau du mode par défaut et surtout dans le cortex dorso-latéral préfrontal (qui est fortement impliqué dans les tâches exécutives comme la planification, l’organisation, l’élaboration de stratégies, l’attention ou pour gérer le temps et l’espace) est mesurée.

Ceci va dans le sens de l’étude de 2014 de Fox, Nijboer et al. qui montrait que la méditation provoquait des changements dans la structure du cerveau et particulièrement dans le cortex préfrontal. L’effet anti-inflammatoire de la méditation pourrait aussi expliquer une partie de son effet sur la prévention de la dépression (ou de sa rechute) vu le lien supposé par l’étude de Felger et Al. dans leur étude de 2015 de l’effet de l’inflammation sur l’efficacité des circuits neuronaux de la récompense chez certains patients (environ 30%) en état de dépression.

N’oublions pas que le stress est connu pour être un des facteurs provoquant ou « facilitant » la dépression et que la diminution du stress, que ce soit par la méditation ou la relaxation, peut déjà expliquer une partie de l’effet préventif contre la dépression. Néanmoins, plusieurs études semblent montrer un lien entre le stress, l’inflammation et la dépression (voir Slavich et Irwin, 2014).

Une fois de plus la méditation offre des bénéfices non négligeables dans la lutte contre le stress et la dépression qui sont clairement les deux fléaux de ces dernières décennies dans les pays dits développés. Cela demande un peu plus d’effort et de temps que de prendre des anti-inflammatoires et/ou des anti-dépresseurs mais c’est nettement plus efficace et cela vous permettra aussi de mieux vieillir (ou du moins de subir les effets du vieillissement plus tard) et de diminuer vos chances de faire un Alzheimer. Comme on le voit aussi, il n’est jamais trop tard pour commencer car les effets de la méditation sont assez rapide et peuvent être induit par une pratique de seulement 20 minutes par jour. A vous de choisir votre traitement.

Anorexie et troubles alimentaires: un problème de miroir?

Références: Statistiques Canada: troubles des conduites alimentaires: http://www.statcan.gc.ca/pub/82-619-m/2012004/sections/sectiond-fra.htm Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/anorexie Simon Y. (2007) « Épidémiologie et facteurs de risque psychosociaux dans l’anorexie mentale », in Nutrition clinique et métabolisme 21, pp 137–142 (disponible sur le site du centre Le domaine: http://www.domaine-ulb.be/documents/programmeanorexieboulimie/articles-scientifiques/epidemiologie-facteurs-psychosociaux.pdf) Franko DL, Keel PK, Dorer DJ, Blais MA, Delinsky SS, Eddy KT, Charat V, Renn R, Herzog DB. (2004) « What predicts suicide attempts in women with eating disorders? », Psychological Medicine ; 34:843-853. Fichter MM, Quadflieg N, Hedlund S. (2006) Twelve-year course and outcome predictors of anorexia nervosa. International Journal of Eating Disorders; 39(2):87-100. McCabe, M., & Ricciardelli, L. (2001). Parent, peer and media influences on body image and strategies to both increase and decrease body size among adolescent boys and girls. Adolescence36(142), 225-240. (disponible sur http://dro.deakin.edu.au/eserv/DU:30001199/mccabe-parentpeer-2001.pdf) OMS: « Suicide rates per 100,000 by country, year and sex (Table) » disponible sur http://www.who.int/mental_health/prevention/suicide_rates/en/index.html   Centre de prévention du suicide: http://www.preventionsuicide.be/view/fr/leSuicide/Tousconcernes/chiffres.html]]>

L'illusion et ses effets sur la réalité…

Conjuration Casanova« , je fut surpris de lire  la description d’une expérience visant à mesurer l’effet d’un entrainement par imagination de mouvement sur le développement musculaire (du pouce, dans le livre). Sachant que les auteurs ont généralement l’habitude de se baser sur des faits réels, je me suis mis à la recherche d’articles scientifiques sur le sujet. A ma grande surprise, j’ai trouvé quelques articles relatant cette expérience ainsi que d’autres sur le même principe mais visant d’autres muscles (Page, Levine & Khoury, 2009;Sidaway & Trzaska, 2005; Yue & Cole, 1992 et bien d’autres). S’imaginer faire un mouvement (sans le faire) de manière répétitive, comme lors d’un entrainement physique, amène donc une augmentation de la force et de la précision du mouvement de ce muscle (voire même de sa masse). Cette augmentation pourrait être dûe à un entrainement du système nerveux qui mènerait à une meilleure utilisation des fibres musculaires. En effet, l’action d’imaginer un mouvement utilise une bonne partie du système nerveux utilisé pour effectuer réellement ce mouvement. Vous êtes peut-être en train de vous demander ce que ces recherches en physiologie peuvent avoir comme lien avec le mieux être psychologique (pour les personnes souffrant d’une blessure physique et en incapacitée temporaire, ces découvertes leur sont/seront probablement fort utile pour la rééducation). Si l’on fait le lien avec des expériences classique de psychologie sociale sur la rétroaction faciale (Strack, Martin & Strepper,1988; McIntosch, 1996) ou la rétroaction posturale (Riskind & Gotay ,1982) ou plus récemment l’influence de la respiration sur la perception des émotions (Philippot, Chapelle, Blairy, 2002), qui nous rappelle le lien intime entre le corps et l’esprit lorsque l’on parle d’émotion, on peut alors facilement voir l’intérêt d’une pratique simple pour être heureux: Activer notre bonheur. Faire semblant. Lisez-moi bien. Je n’écris pas qu’il faut nier ses émotions négatives, loin de là! Je suggère juste, et je ne suis pas le seul, d’entrainer (votre corps et) votre esprit au bonheur. Jouer à faire semblant d’être heureux pour être plus heureux, pour de vrai (qu’est-ce qui est vrai ou faux, d’ailleurs). La méditation joue probablement aussi sur ces effets. En entrainnant la bienveillance (et aussi le sourire – ne vous êtes vous jamais surpris à sourire pendant une méditation) et une posture droite ainsi qu’une respiration calme, nous entrainons notre capacité à sourire spontanément, à être heureux, à être fier de soi, bienveillant envers soi-même, naturellement. Donc, n’hésitez pas à vous imaginer souriant, droit, solide et serein, cela risquerait de vous changer réellement, durablement, positivement. Jouer à être heureux, pour être plus heureux. Quelques références:

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Le journal des sciences comportementales contextuelles est né!

L’ACBS (Association for a Contextual Behavioural Science) vient de publier le premier numéro du JCBS (Journal of Contextual Behavioral Sciences) en Anglais. Le premier numéro est disponible gratuitement (cela ne va pas durer) sur le site de Elsevier: http://www.journals.elsevier.com/journal-of-contextual-behavioral-science/recent-articles/ Bonne lecture.]]>

La méditation change la densité de la matière blanche du cortex en 1 mois

Selon un article de Tang & Posner à paraître prochainement dans le très sérieux Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), 1 mois de pratique de méditation IBMT (Integrative Body-Mind Training, une technique inspirée des techniques de méditation et de médecine chinoise) , soit un total de 11h de méditation (environ 20 minutes par jour) a provoqué une augmentation de la matière blanche dans le cortex cingulaire antérieur, une zone du cerveau impliquée dans la régulation émotionnelle et dans la modulation attentionnelle. Dans une étude précédente, en 2007, le même groupe de recherche avait déjà constaté un niveau de cortisol (une hormone étroitement liée au stress) ainsi que des niveaux d’angoisse, de colère, de fatigue et de dépression plus bas que ceux d’un groupe contrôle pratiquant la relaxation (ce qui laisse envisager une différence encore plus significative par rapport à un groupe ne pratiquant aucune méthode similaire). L’IBMT semble assez similaire à une pratique de pleine conscience à laquelle on ajoute un contrôle de la posture, de la respiration et de l’imagerie mentale. Une sorte de fusion entre la cohérence cardiaque et la pleine conscience. L’avantage de l’IBMT semble être la rapidité à laquelle les changements s’opère et les facilités et rapidité des pratiquants à maîtriser la technique (5 jours selon Dr. Tang). L’effet sur la matière blanche peut être dû aux même type de mécanisme qui provoquent une modification cérébrale lors d’une exposition prolongée au stress, telle qu’elle a pu être constaté par Wingen et al. (2012). En effet, la plupart des pratiques de méditation ou de yoga ont un effet relaxant ou de lutte contre les mécanismes du stress (tout comme la cohérence cardiaque d’ailleurs). L’étude de Black, Cole, Irwin et al (2012) sur l’effet d’une pratique de Yoga et de méditation, 12 minutes par jour, montre une réduction des mécanismes biologiques responsables d’une augmentation de la réponse inflammatoire du système immunitaire. Le stress pouvant provoquer des modifications du cortex cérébral et des connexions neuronales (dans le sens d’une diminution de celles-ci), une diminution du stress (et des mécanismes inflammatoires sous-jacents) pourrait expliquer les modifications des structures neuronales chez les méditants. N’oublions pas aussi que ces changements « significatifs » (au sens statistique du terme) ne sont pas énormes. Ils sont relativement minimes mais dit significatifs car ils ont été constatés sur un grand nombre de personne (non, non, je ne vous ferai pas un article sur la puissance des tests en statistique). De même les changements comportementaux, qui sont évalués de manières plus subjectives, montrent aussi parfois un effet limité. Néanmoins, ces petites différences font parfois, voire même souvent, la différence entre un mal-être et un bien être, du moins, entre la perception que l’on peut en avoir (Et on parlera des problèmes d’évaluation scientifique des facteurs subjectifs plus tard). Le site du Dr Tang Un rapide et bref résumé des recherches sur la méditation sur Wikipédia Un article de Futura Science sur le sujet Un article plus détaillé de Sciences Daily (en Anglais) Un article de psychomédia sur l’étude de Wingen Lien vers l’article de Black, Cole, Erwin et al. (2012) sur Science Direct]]>

L'hypnose: état de conscience modifié ou ensemble de techniques de persuasion?

http://www.ecso.org/topics/psychology/19-hypnosis-the-modern-scientific-perspective Le même article sur le site de Michael Heap (mais qu’il peut mettre à jour): http://www.mheap.com/nature%20of%20hypnosis.html Un résumé en français des différentes théories visant à expliquer l’hypnose: http://www.hypnosisandsuggestion.org/les-th%C3%A9ories-scientifiques-de-lhypnose.html ainsi que quelques livres (dont certains incontournables) qui vous permettrons de faire des liens: Le classique « Soumission à l’autorité » de Stanley Milgram Broché: 270 pages Editeur : CALMANN-LEVY; Édition : Calmann-Lévy (1 avril 1994) Collection : Liberté de l’esprit Langue : Français ISBN-10: 2702104576 [amazon asin=2702104576&text=Ce livre sur Amazon] Le « Manuel d’hypnose pour les professions de santé » de Didier Michaux, Yves Halfon et Chantal Wood (qui comprend aussi un passage sur les théories étatiques/non-étatiques et pas mal d’études scientifiques -ou presque- sur l’hypnose) Broché: 302 pages Editeur : Maloine (12 septembre 2007) Langue : Français ISBN-10: 222402911X [amazon asin=222402911X&text=Ce livre sur Amazon] Le classique « Influence et Manipulation : Comprendre et Maîtriser les mécanismes et les techniques de persuasion » de Robert Cialdini (qui vous permettra de faire le parallèle entre les techniques d’hypnose et celles d’influence sociale) Broché: 318 pages Editeur : First Editions; Édition : édition revue et augmentée (11 février 2004) Collection : Documents Langue : Français ISBN-10: 2876918749 ou encore le « Yes ! : Devenez un as de la persuasion en 50 leçons » de Noah Goldstein, Steve Martin et Robert Cialdini (qui reprend 50 techniques d’influences illustrées par des exemples ou des expériences qui ont permis de mettre les phénomènes d’influence en lumière – et qui se lit sans faim) Broché: 273 pages Editeur : Editions L’Express (5 juin 2008) Collection : Les guides réussite l’Entreprise Langue : Français ISBN-10: 2843435668 [amazon asin=2843435668&text=Ce livre sur Amazon]]]>

Un jeu vidéo pour soigner les adolescents dépressifs

un article sur l’étude d’efficacité du jeu vidéo SPARX, développé par cette même équipe, comme outil thérapeutique pour permettre à des adolescents de lutter contre la dépression et l’anxiété. SPARX est un jeu de type Heroic-Fantasy en 3D, assez classique de nos jours, qui utilise des principes de thérapie cognitivo-comportementale classique qui sont « enseignés » par le jeu aux adolescents. L’étude menée consistait à proposer à 187 adolescents entre 12 et 19 ans, dépressifs ou anxieux, soit un traitement en thérapie cognitivo-comportementale classique, soit de jouer pendant 4 à 7 semaines à SPARX (sans autre forme de traitement). 170 furent évalués directement après le traitement puis 168 de ces adolescents le furent aussi 3 mois après celui-ci. Les résultats montrent que le traitement  à l’aide de SPARX offre une réduction des symptômes dépressifs (évalués à l’aide d’une échelle de dépression classique et validée de longue date) équivalente voire même supérieure à celle d’un traitement Cognitivo-Comportemental classique (44% du groupe de jeu sont sortis de la dépression contre 26% pour le groupe de thérapie), qui est déjà un des traitement de choix pour ce type de pathologie. Selon le site internet de SPARX, le jeu sera probablement bientôt disponible en téléchargement gratuit ou via un CD à bas prix (probablement en Anglais uniquement, le site ne mentionnant pas d’autres langue) Références:

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Syndrome d'Asperger et Haut-Potentiel intellectuel

une altération sévère et prolongée de l’interaction sociale (critère A) et le développement de modes de comportements, d’activités et d’intérêts restreints, répétitifs et stéréotypés (critère B) […] La perturbation doit entraîner une altération cliniquement significative dans le fonctionnement social, professionnel ou d’autres domaines importants (Critère C) […] La perturbation de la réciprocité dans l’interaction sociale est globale et prolongée« . Il y a quelques pages d’explications et d’aide au diagnostic différentiel qui complètent cette définition du DSM dont je vous fait grâce. Contrairement aux troubles autistiques, il n’y a pas de retard mental ou du langage lié au syndrome d’Asperger. Le syndrome est connu depuis peu (fin du 20e siècle) et semble souvent non (ou mal) diagnostiqué. Les personnes répondant aux critères du syndrome présentent généralement un QI plus élevé que la moyenne. Le pronostic scolaire est généralement bon et ces personnes se retrouvent fréquemment dans des emplois à hautes qualifications techniques (ingénieurs, informaticiens, etc.). Pour être plus pragmatique, on peut retrouver les comportements observables suivants chez les personnes atteintes de ce syndrome:

  • Difficultés liées aux changements environnementaux, de rituel, de consignes;
  • Centres d’intérêts restreints;
  • importance des rituels;
  • Manque d’habilité motrice (ils sont « gauche »);
  • Intellectualisation, Verbalisation à outrance;
  • Déficit dans l’expression des émotions;
  • Code sociaux souvent inadéquats;
En soit, certains de ces critères peuvent correspondrent à ceux que l’on peut retrouver chez certains enfants HP. La question que l’on peut se poser est: est-ce que ces critères sont liés au haut-potentiel ou à un syndrome d’Asperger? D’ailleurs, on pourrait même d’abord se poser la question de l’intérêt de répondre à cette première question. Cepdendant, vu les origines neurologiques probables de ce syndrome, certains traitements qui ne sont pas envisagés généralement avec l’identification du haut-potentiel pourraient se révéler plus efficaces. Autre raison d’en tenir compte, comme le suggère Beverly Horn dans son article paru dans Gifted Education International, les adaptations scolaires que l’on propose généralement aux enfants HP ne semblent pas adéquate pour les enfants atteint d’un syndrome d’Asperger, HP ou non. Comme quoi, il n’est jamais inutile de répéter qu’il ne faut jamais généraliser, encore plus ai-je envie de dire, lorsque l’on parle de haut-potentiel.]]>

De la relation par ordinateur et par courriel

Voici un bref extrait d’un rapport que j’ai produit en 2009 visant à dresser une revue de la littérature scientifique existante sur la relation par ordinateur (CMC, Computer Mediated Communication en Anglais) et plus précisément sur ce que certains appellent les eTherapies, à savoir les thérapies dont la relation se déroule par l’intermédiaire d’Internet (eMail, Chat, Videophonie, etc.).

L’ordinateur et sa connexion à l’Internet sont des outils de communication. Barak (Barak, 2007) suggère que ce mode de communication présente plusieurs avantages sur la communication par téléphone. Parmi ces avantages soulignons les suivants : Un plus grand anonymat, la possibilité de communications synchrones et asynchrones, la possibilité de converser avec plusieurs personnes en même temps et la possibilité de sauvegarder les informations échangées. Cependant Barak remarque que l’anonymat n’est pas qu’un avantage car il peut être utilisé pour raconter des histoires inventées de toute part. Autre désavantage, la technologie est faillible et des messages peuvent se perdre ou être interrompus à des moments peu opportuns. De plus, la communication par ordinateur n’est probablement pas un moyen de communication adapté pour tout le monde.

Barak et ses collaborateurs (Barak, Hen, Boniel-Nissim, & Shapira, 2008) soulignent aussi la résistance massive, parmi les thérapeutes, aux communications par Internet du à l’absence de visibilité et de perception des indices non-verbaux de la communication qui sont considérés comme des composants essentiels de la relation thérapeutique. Cependant, dans leur revue des recherches sur le rôle des émotions dans les communications par Internet, Derks, Fischer & Bos (Derks, Fischer, & Bos, 2008) indiquent que les émotions semblent être aussi facilement exprimées dans les messages écrits par Internet et que les indices non-verbaux sont souvent suppléés par les émoticônes. Néanmoins, il n’est pas impossible que les indices émotionnels soient parfois mésinterprétées.

Barak et collaborateurs (Barak, Hen, Boniel-Nissim, & Shapira, 2008) rappellent aussi les résistances liées aux aspects éthiques de ces modes de communications. Ceux-ci posent des questions en termes de confidentialité et d’identité, aussi bien du client que du thérapeute. Néanmoins, la méta-analyse qu’ils ont réalisée semble indiquer que les thérapies utilisant l’Internet comme medium de communication ne sont pas moins efficaces que les thérapies en face-à-face. Cependant, Il semble que les adultes et les jeunes adultes bénéficient plus de l’usage d’Internet dans leur thérapie. De plus, il semble que les e-Thérapies soient moins adaptées pour certaines formes de thérapies (TCC par exemple) et certaines problématiques. De plus, une étude suggère qu’une communication (synchrone ou asynchrone) par Internet bien vécue peut améliorer la qualité de la relation en face-à-face qui prolongera cette relation (Dietz-Uhler & Bishop-Clark, 2001). Aussi, comme le suggère Amichai-Hamburger (Amichai-Hamburger, 2002; Hamburger & Ben-Artzi, 2000), les individus ayant une personnalité de type neurotique (anxieuse, préoccupée) et/ou introverties ont plus tendance à utiliser l’Internet pour communiquer car ce mode de communication leur donne un plus grand sentiment de contrôle. Il est donc probable que l’envoi de courriel puisse être une première étape « d’apprivoisement » avant une conversation téléphonique puis une rencontre en face-à-face. Comme le souligne le rapport de l’Institut Wallon pour la Santé Mentale sur l’Usage Problématique des Technologies de l’information et de la communication (UPTIC), on ne doit pas oublier que les relations médiatisées par ordinateur peuvent « permettre à un individu de satisfaire avec plus ou moins de succès le besoin profondément humain d’avoir des relations et en même temps, favoriser chez lui le repli paranoïde, en lui évitant toute forme d’engagement intersubjectif. ». Citant Civin, ils remarquent que cet usage peut relever d’un malentendu qui va satisfaire certains usagers : « Internet promeut un mode d’interaction qui, subjectivement, peut apparaître comme une forme d’engagement et de relation intersubjective, mais qui, en même temps, reste de façon prédominante une forme asociale d’isolement et d’autoprotection. Ces modes d’interaction sont une forme de relation d’objet caractérisée par des relations partielles, par une confusion ou une ambiguïté entre ce qui se passe et ce qui est imaginé, ce qui a lieu à l’intérieur de soi et à l’extérieur de soi, tel qu’on peut l’appréhender à partir d’un écran d’ordinateur… le cybersystème peut devenir un vecteur de relation paranoïde, expérience par laquelle l’individu s’engage néanmoins, du sein de sa cellule de repli, dans des relations qui revêtent les qualités et les caractéristiques de relations réelles».

Néanmoins, ils rappellent que les relations médiatisées par ordinateur se caractérisent par une possibilité d’anonymat et de contrôle plus important de son apparence que dans une relation face à face. Notons aussi que certains auteurs insistent sur le fait que ce type de communication permet de développer extrêmement rapidement une forme « d’intimité » et de climat de confidences dans la relation. Dans le cas de personnes particulièrement sensibles au rejet et à la désapprobation, Internet offre la possibilité d’entrer en relation avec d’autres sans se mettre exagérément en danger. Dans certains cas, cette première relation « virtuelle » peu donner suffisamment confiance à ces personnes pour les amener vers une relation en face-à-face qui aurait été impensable sans cela. Cependant, a contrario, si les difficultés de la personne sont trop fortement ancrées, elle pourrait se complaire dans sa relation virtuelle et maintenir l’illusion que les relations ainsi créées possèdent les qualités des relations « classiques » tout en satisfaisant ses désirs ambivalent de séparation de son milieu et de sécurité. Dans ce cas, la relation virtuelle vient renforcer le comportement du sujet en lui permettant de l’actualiser dans une nouvelle version.

Bref, comme nous l’avons déjà dit, l’Internet a des « vertus transitionnelles » pour peu que le sujet qui l’utilise soit dans le besoin, la possibilité et la disponibilité psychoaffective (psycho-dynamique) d’utiliser cet objet comme tel.

Bibliographie:

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  • Azy Barak, Liat Hen, Meyran Boniel-Nissim & Na’ama Shapira (2008) A Comprehensive Review and a Meta-Analysis of the Effectiveness of Internet-Based Psychotherapeutic Interventions. Journal of Technology in Human Services, Vol. 26
  • Azy Barak (2007) Emotional support and suicide prevention through the Internet: A field project report. Computers in Human Behavior 23
  • Scott E. Caplan (2002) Problematic Internet use and psychosocial well-being: development of a theory-based cognitive–behavioral measurement instrument. Computers in Human Behavior 18
  • Josip Car & Aziz Sheikh (2004) Email consultations in health care: 1—scope and effectiveness. BMJ VOLUME 329
  • KATHERINE CHAK & LOUIS LEUNG (2004) Shyness and Locus of Control as Predictors of Internet Addiction and Internet Use. CYBERPSYCHOLOGY & BEHAVIOR Volume 7, Number 5
  • David Coyle, Gavin Doherty, Mark Matthews, John Sharry (2007) Computers in Talk-Based Mental Health Interventions. Interacting with Computers
  • Daantje Derks, Agneta Fischer & Arjan Bos (2008) The role of emotion in computer-mediated communication: A review. Computers in Human Behavior 24
  • Beth Dietz-Uhlera & Cathy Bishop-Clarkb (2001) The use of computer-mediated communication to enhance subsequent face-to-face discussions. Computers in Human Behavior 17
  • Martin Grunwald and Dorette Wesemann (2006) Individual Use of Online-Consulting for Persons Affected with Eating Disorders and their Relatives— Evaluation of an Online Consulting Service. European Eating Disorders Review
  • Y.A. Hamburger & E. Ben-Artzi (2000) The relationship between extraversion and neuroticism and the di?erent uses of the Internet. Computers in Human Behavior 16
  • Stephen T. Higgins and Alan J. Budney (1997) From the Initial Clinic Contact to Aftercare: A Brief Review of Effective Strategies for Retaining Cocaine Abusers in Treatment.
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  • Suler J. (2004) The Online Disinhibition Effect. CYBERPSYCHOLOGY & BEHAVIOR, Vol 7
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Importance du mouvement des yeux dans l'EMDR

Journal of Anxiety Disorders contient un article relatif à une nouvelle recherche qui ajoute sa pierre à l’édifice et semble montrer que les mouvements des yeux contribuent à l’efficacité de cette méthode. Néanmoins, cela ne clos pas le débat pour autant. Quoi qu’il en soit, l’EMDR fonctionne dans de nombreux cas, au même titre que la désensibilisation classique par exposition. Il est probable que l’engouement médiatique pour la méthode contribue à son succès et à son efficacité et tant mieux, si ça aide encore plus de gens. Journal of Anxiety Disorders Volume 25, Issue 1, January 2011, Pages 1-11 « The efficacy and psychophysiological correlates of dual-attention tasks in eye movement desensitization and reprocessing (EMDR) » http://dx.doi.org/10.1016/j.janxdis.2010.06.024]]>